Entrepreneur Legrand - Dragons

Entreprendre pour s’accomplir et se rapprocher de ses valeurs

by | Mar 19, 2022 | Parcours d'entrepreneurs

J’ai eu le plaisir de rencontrer Joël, co-fondateur des Jeux Face 4, récemment passé aux Dragons! 

Joël a un parcours vraiment intéressant puisqu’après une carrière dans l’informatique, il a parti sa business de jeux de société… inattendu me diras-tu?! Pas tant quand on l’écoute!

Sa business lui ressemble, le passionne et rejoint ses valeurs, quel beau projet! Son histoire d’entrepreneur est inspirante.

Je te laisse découvrir son témoignage attachant et aidant dans cet article 😊

À retenir de l’entrevue:

  • Pour trouver son idée d’entreprise ou de projet, c’est nécessaire de faire son analyse personnelle
  • Une entreprise part d’une vision, d’une mission, alignée avec notre personne et nos valeurs
  • Être entrepreneur t’apporte : autonomie, diversité et passion
  • Pour dépasser le frein du risque ou des finances, on planifie, on y va graduellement
  • Un conseil important: s’entourer et miser sur la visibilité!

Joël, avant de partir ton entreprise tu as fait carrière dans l’informatique, peux-tu nous conter ton parcours?

Après des études en maths-infos à l’université, j’ai exercé à peu près tous les métiers de l’informatique. J’ai été programmeur, analyste; j’ai aussi travaillé à l’architecture de systèmes puis j’ai bifurqué vers la charge de projet.

L’informatique m’a toujours intéressé, mais graduellement, j’ai eu le goût de changement…

Au fond de moi, je pense que j’ai toujours voulu devenir entrepreneur mais j’attendais juste d’avoir la bonne idée.

C’est aussi une évolution au cours de ma carrière qui m’a fait ouvrir les yeux sur mes motivations personnelles. Il y a quelques années, je suis devenu coach agile, scrum master, toujours dans le même domaine. Dans cette position-là, j’ai pu travailler au développement de la personne, aider les autres à grandir. J’ai découvert que le fait d’enseigner, de développer les gens, est quelque chose qui me fait vibrer.

Enfin, je dirais que quand tu es dans la vingtaine, la trentaine, souvent tu avances sans te poser trop de questions. Par contre, à la mi-trentaine, les questionnements ont commencé à embarquer : «Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Est-ce que c’est dans le travail? Ailleurs qu’au travail?». À un moment donné, tu cherches d’autres éléments pour contribuer. J’avais atteint un certain palier dans mon travail. Je ressentais un besoin d’aller plus loin, pas nécessairement pour plus d’argent mais vraiment pour m’améliorer, progresser personnellement.

Quand je travaillais pour mon ancienne compagnie, au niveau de poste que j’avais, je travaillais sur des projets majeurs qui demandaient beaucoup d’heures de travail. La question quant à mes priorités s’est alors posée : «Est-ce que je décide de mettre mon temps au service de projets pour les autres, des projets qui me touchent moins ? Ou j’y vais avec des projets qui me touchent, qui sont directement reliés à mes valeurs?».

J’étais arrivé à une période ma vie où je voulais vraiment aligné. Travailler à mes propres projets, ceux qui rejoignent mes passions et mes valeurs, c’est la manière que j’ai trouvé pour me connecter à moi-même.

Pendant un temps on peut aimer ce qu’on fait, mais on change, c’est correct… On progresse. Moi c’est arrivé à ma crise de la quarantaine!

Toi qui attendais d’avoir la bonne idée pour te lancer en entrepreneuriat, comment a-t-elle émergée ?

En fait, ma femme, mes enfants et moi, on a toujours été une famille ludique.

Régulièrement, on fait beaucoup de route pour aller voir la belle-famille dans le bas du fleuve. Pour qu’il n’y ait pas de chicane, il fallait occuper les enfants et on ne voulait pas juste les mettre devant des écrans! Alors, on a commencé à développer des jeux avec ma conjointe, et ça a développé le goût à nos enfants aussi.

Un jour, mon garçon m’a dit qu’il voulait créer un jeu avec moi… On s’est essayé à créer un premier jeu, on a fait jouer à nos parents, amis, et ils ont beaucoup aimé. C’est là que je me suis dit : «Ah je tiens l’idée !».

C’est de cette manière que l’aventure a démarré, que la famille s’est lancée, parce que c’est un projet familial.

Selon toi, quelles sont les clés pour trouver l’idée de business ou de projet qui te fera vibrer?

Tout d’abord, il faut avoir une vision: la fameuse bonne idée que je cherchais. Pour trouver sa réponse, cela prend de la recherche sur soi. Dans un premier temps, il faut s’analyser.

Il y a quelques années, j’ai fait le choix d’entreprendre un DESS en Gestion, justement pour pouvoir progresser. Ça a été un quatre ans très formateur pour moi. J’y ai appris à mieux me connaître, j’ai découvert des nouvelles affaires qui m’intéressaient, comme l’intelligence émotionnelle par exemple. Les études représentent une belle opportunité d’apprendre sur une masse de sujets, et aussi beaucoup sur soi-même…

C’est donc à partir de qui on est, de l’identification de ce qu’on aime et de nos valeurs qu’on va définir sa vision.

En allant vers les jeux de société, en allant vers l’éducation, j’ai choisi de faire grandir les gens, ce que j’aime faire. Ça me connecte avec les produits que je fais, et les produits que je fais me représentent.

Ensuite, je dirais que pour trouver son idée, c’est aussi beaucoup d’observation des gens, des opportunités, de l’environnement. C’est nécessaire d’avoir une bonne analyse globale pour pouvoir développer les bons produits, s’adapter, puis avoir une stratégie.

À noter aussi que la mission, tu la travailles au fur-et-à-mesure. Avec l’entreprise qui grandit, la vision se raffine. On se lance avec une première vision, puis on s’améliore et on évolue avec le temps.

Qu’aimes-tu dans le fait d’être entrepreneur?

Ce qui m’intéresse c’est d’être autonome, d’avancer selon tes idées. Quand j’étais à l’emploi de grosses entreprises, j’avais déjà une mentalité d’intrapreneur, c’est pour cette raison que j’ai fait de la charge de projet.

Pour moi, ce qui est important aussi et que j’aime, c’est la créativité et la diversité des tâches, je retrouve ces deux points dans l’entrepreneuriat.

Puis, je trouve qu’en partant sa propre business, une business qui fait du sens pour nous, cela nous rend encore plus vrais. Les produits qu’on fait représentent notre essence.

Enfin, ce qui est le fun dans l’entrepreneuriat c’est que tu as beaucoup de contacts et tu peux choisir avec qui travailler. Dans mon cas, mes collaborateurs et moi, on a tous le même thinking. La communication est bonne, il n’y a pas de conflits. En entreprise, quand tu communiques avec du monde qui n’a pas les mêmes valeurs que toi, selon mon expérience, ça gruge beaucoup d’énergie. Là, les gens s’écoutent, on travaille dans un bel environnement.

Comment te sens-tu aujourd’hui, après avoir fait ce changement de carrière?

Aujourd’hui je me sens plus épanoui dans ma vie et mon travail.

Je ne vois pas les journées passer parce que j’aime ce que je fais! Je m’assois à mon ordinateur à 9h, je relève la tête et mes enfants sont revenus, ma conjointe aussi!

Aussi, le fait de travailler de la maison et d’avoir de la flexibilité me permet de passer plus de temps avec mes enfants. Par exemple, s’ils ont besoin d’aide pour leurs devoirs, je suis disponible. Je peux prendre un cinq minutes pour mon garçon pour l’aider dans une question de français.

C’est pleins d’avantages autant pour mon accomplissement personnel que pour la vie familiale.

Quelle est la mission de Jeux Face 4 et en quoi a-t-elle du sens pour toi?

Les gens sont de plus en plus sur leurs appareils électroniques, et moi aussi! Notre objectif en développant des jeux pour la famille est d’offrir une opportunité de prendre une pause, loin des écrans. C’est bon de décrocher et de ne pas décrocher seul. Avec nos jeux, on vise à créer des interactions, créer des challenges ensemble, pour rapprocher les gens.

J’ai appris que l’apprentissage se fait mieux quand on a un maximum de sens et de plaisir. Donc, l’idée avec nos jeux c’est aussi qu’on va amener une nouvelle manière d’apprendre, de se développer. On veut créer un environnement favorable à l’apprentissage. Par exemple, un de nos jeux (La pièce cachée) est une course de casse-tête qui demande une bonne coordination mais aussi de l’organisation. Ce jeu te force à développer le réflexe de te poser la question «comment vais-je m’organiser?» pour réussir. Cette abilité va être utile pour le jeu bien sûr, mais aussi pour l’école, le travail, etc.

Au-delà de la finalité de partage et d’éducation, notre entreprise est aussi proche de nos valeurs. Par exemple, la matière première est produite de manière éco-responsable, selon les normes FSC, même si c’est plus cher. On fait produire au Québec, pour être proche de notre marché et aussi participer à l’économie québécoise.

On a entreprise qui a un impact positif, et on est fiers de cela.

Un des freins à partir son propre projet, c’est souvent le risque, les finances. Peux-tu nous parler de ton expérience? Comment se lancer et faire le pas?

Moi, dans un premier temps, j’ai continué à travailler en parallèle. Mais après deux mois je trouvais que je m’éparpillais trop. C’est ma manière de fonctionner personnelle, mais selon moi, il fallait que je sois focus pour que cela fonctionne.

Pour pouvoir dédier mon temps à ma compagnie sans risque, j’ai un pris un an de congé sans solde. Cela m’a donné de l’assurance parce que je pouvais retourner à mon emploi si cela ne fonctionnait pas. Puis, au bout d’un an, j’ai donné ma démission. Je me suis dit : «Non je fonce, je vais le faire réussir!».

Dans le fond, on y va graduellement puis quand on a fait des premiers pas, ça permet de gagner en confiance.

Aussi, si on veut faire le move, un coussin financier est nécessaire parce que les deux premières années sont difficiles au niveau monétaire. Au départ, tu mets en place ton produit et ensuite il faut se faire connaitre, aller à la rencontre des gens : cela prend un peu de temps.

Alors, c’est sûr qu’il faut faire un budget : on se fait un budget familial, réaliste dans les entrées et les dépenses. De toute façon quand on fonde une entreprise, il faut aussi faire ses prévisions financières. Là c’est la même chose avec le budget familial!

Oui, si tes revenus baissent pendant deux ans, il faut faire des choix. Ce n’est pas évident mais si c’est quelque chose qui te passionne… est-ce que tu as besoin d’avoir quatre postes de télé par exemple ?!… C’est une question de choix. Moi j’ai choisi de me réaliser dans une entreprise et d’apporter des effets positifs sur les gens à l’aide de mes produits.

Qu’est-ce qui est essentiel selon toi pour le lancement d’une compagnie?

Un point essentiel est de se construire un écosystème autour de nous. Faire connaître ses produits, ses services – la visibilité – représente une grosse part du travail une fois qu’on a développé la vision et les produits. Au début, il faut beaucoup aller vers les autres.

Moi j’ai eu la chance de passer aux «Dragons» avec la famille, c’est un très grand accélérateur à ce niveau-là. Si vous avez la chance, tentez! Au départ justement, je pense que ça vaut la peine de mettre des efforts sur des concours, ou pour participer à un incubateur. J’en ai tenté plusieurs. Quand on ne gagne pas, ce n’est pas une défaite, c’est une opportunité de s’améliorer! Nous on a appliqué à plusieurs concours et incubateurs, tout n’a pas fonctionné!

Puis, moi ma formule de départ a aussi été le réseautage, au travers d’évènements mais aussi avec des cours de lancement d’entreprise. C’est utile pour faire son plan d’affaires, mais c’est aussi un début de réseautage avec d’autres entrepreneurs.

Pour conclure, tes conseils-clés pour les gens qui ont le goût de changer de carrière et se lancer dans l’entrepreneuriat?

1- Il ne faut pas être seul! Entourez-vous! Pas besoin d’embaucher des employés, vous pouvez faire appel à une équipe de contractants.

2- C’est un changement qui se planifie. Entre le moment où tu prends la décision et où tu le fais, il se passe un peu de temps. Mais si c’est planifié, fait graduellement, alors c’est possible, vraiment!

3- Enfin, c’est essentiel d’être proche de nos valeurs. C’est un gros changement de vie, pour être vraiment motivé, il faut que ce soit proche de nous et vrai.

Photo Hélèene - coach carrière et entrepreneuriat social Montréal

Hélène

questions et rédaction

Photo Hélèene - coach carrière et entrepreneuriat social Montréal

Joël Legrand

Co-fondateur Jeux Face4

À propos de Jeux Face4:

Jeux face4 est une entreprise d’idéation, de création, d’édition et de distribution de jeux de société.

Notre crédo: Réunir/Découvrir/Rire. Nous voulons réunir les familles et les amis afin d’ouvrir leur monde vers de nouvelles découvertes tout en ayant du plaisir et provoquer les rires!

Nos jeux sont entièrement produits au Québec avec des cartons éco-responsables de normes FSC. Les produits de Jeux Face4 sont présents chez 75 points de vente au Québec et sont aussi disponibles au Canada et aux États-Unis par le biais des plateformes web de vente.

Site internet : https://jeuxface4.com

Courriel: info@jeuxface4.com

logo Jeux Face4

Pour toi aussi trouver ton idée d’entreprise:

Comme tu l’as vu dans cette entrevue, pour trouver le projet d’entrepreneuriat qui te fera vibrer, c’est important de :

  • revenir à soi
  • bien se connaître, s’analyser
  • ouvrir ses horizons
  • se placer dans une posture d’idéation
  • et bien sûr se lancer!

Le parcours Tremplin, notre programme d’accompagnement innovant sur 3 mois, t’aide précisément dans ce cheminement 😉

Alors si tu as le goût d’avancer dans tes projets et mettre du sens dans ta carrière :

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